File la laine et tais-toi !

Après un quasi-quart de siècle de guerre(s) pendant la première décennie entre l'URSS et les moudjahidin(e) - et après avoir été libérées du diktat des taliban(s), les Afghanes peuvent enfin sortir à visage(s) découvert(s). Elles sont autorisées à se faire vacciner autrement qu'au travers de leur(s) tchadri(s) bleu (s), à se faire examiner par des spécialistes masculins et à recevoir des soins pour des maladies telles les leishmanioses aux formes graves appelées kala-azars. Elles ne sont plus vouées aux gémonies, battues, exécutées en public. Les études sont à nouveau accessibles aux jeunes filles grâce notamment à la pugnacité d'une femme médecin appartenant à la minorité ethnique des Hazara qui exerce la fonction de ministre de la Condition féminine depuis son retour d'exil. Le ministre de la Santé et elle sont les deux seules femmes du gouvernement provisoire composé de trente personnes.

 

Dans plus d'un pays non occidentalisé, les femmes sont encore réduites à l'ilotisme mais leur prétendue ingénuité camoufle moult fois la rouerie car elles savent que les hommes ne s'intéressent à elles que pour courir la galipote et, plus tard, leur confier l'intendance familiale, en dehors de la moindre intension des faits de société.

 

À Dacca (Dhaka), capitale du Bangladesh, les conducteurs des rickshaws ou vélopousses (vélo-pousse) refusent, en agitant l'épouvantail de la charia (sharia), que les femmes deviennent chauffeur(s) de taxi. Méprisant cette ire réductrice, certaines d'entre elles ouvrent des auto-écoles pour leurs congénères où il faut, connaissance des prérequis oblige, qu'avant toute autre chose les stagiaires apprennent à lire.

 

Au pays des ayatollahs et du chiisme duodécimain, les mollahs obligent encore les Iraniennes à porter le tchador aile de corbeau et tentent de leur interdire toute vie politique, bien que l'ère Khomeyni (Khomeiny) soit révolue. La plupart des États islamistes, accusant un écartèlement entre la tradition et la modernité, évoquent des hydres bicéphales auxquelles nous pouvons les comparer.

 

Ailleurs, les femmes sont mises à l'honneur. En Inde, le shaktisme, congruent à des courants tels que le vishnouisme, le shivaïsme (sivaïsme, çivaïsme) et le tantrisme, promut et promeut encore de manière toute-puissante l'énergie créatrice féminine. Au Pakistan, l'on vit Benazir Bhutto élue deux fois Premier ministre. En Afrique, les griottes, chanteuses et bibliothécaires ambulantes, sont très écoutées.

 

Le sort des filles d'Ève est certes bien enviable mais il faut qu'elles se montrent vigilantes face au machisme contre lequel elles doivent continuer à lutter pour qu'à travail égal les salaires soient égaux, indépendamment du sexe. Malgré la pénurie de main-d'oeuvre, de nombreux secteurs leur restent peu accessibles, la microélectronique exceptée.

 

Il est heureux que les femmes commencent à accéder aux plus hautes fonctions grâce à la combativité des plus courageuses et des moins traditionalistes. Vive(nt) les P.D.G. (P-D.G., P.-D.G., P.d.g.) en jupon(s) ! Trop de dendrites ont été gâchées pendant des millénaires !

 

Michèle Erhardt - Novembre 2002
Championne Québec 2001
Texte révisé par Michèle Balembois

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Des tassilis, des kung-fu, des seppukus, des passing-shots, des poto-poto, des scuta, des penthotals, des nuraghi, des boat people, des katakanas, des shikharas, des sodokus, des privat-dozents (M), des dar(s)hanas (M), des welwitschias (M), des furculas (F), des exèdres (F), des trémelles (F), des tropes (M), des shigelles (F), des gnétophytes (F), des hiraganas (M), des kourganes (M), des keepsakes (M), des zarzuelas (F), des triqueballes (M), des pétoles (F), des codas (F)